Dans la nuit du 7 au 8 décembre, les proches du poète palestinien Refaat Alareer annonçaient qu’il avait été tué dans un bombardement à Gaza City en même temps que son frère, sa sœur et quatre de ses enfants. Il était professeur de littérature anglaise à l’Université islamique de Gaza et donnait des cours sur Shakespeare. Il était l’un des fondateurs de We Are Not Members, un projet qui avait pour mission de mettre en contact de jeunes écrivains palestiniens avec d’autres écrivains dans le reste du monde. Il encourageait ces auteurs à écrire en anglais. Leurs textes ont été publiés dans Gaza Writes Back et Gaza Unsilenced.
Le 1er novembre dernier, il a posté ce qui est son dernier poème If I must die
Le PEN Club français exprime sa grande tristesse de voir mourir l’un des chefs de file d’une nouvelle génération d’auteurs palestiniens, emporté cruellement comme tant d’autres civils.
Si je dois mourir,
tu dois vivre
et raconter mon histoire
vendre mes affaires
acheter un bout de tissu
et quelques morceaux de ficelle,
(fais en sorte qu’il soit blanc avec une longue queue)
pour qu’un enfant, quelque part à Gaza
en regardant droit vers le ciel
alors qu’il attend son papa emporté dans une explosion –
sans faire ses adieux à personne
ni à sa chair
ni à lui-même –
pour qu’il voie le cerf-volant, mon cerf-volant, celui que tu as fait, prendre
son envol
et qu’il pense alors qu’un ange est là
venu ramener l’espoir
Si je dois mourir
que cela ramène l’espoir
et que cela devienne un conte
Refaat Alareer