Alors qu’en France la nouvelle de la condamnation de Jean-Michel Maulpoix, professeur émérite, poète, Prix Goncourt de poésie 2022, à dix-huit mois de prison avec sursis pour les violences conjugales infligées à son épouse, chercheuse et enseignante en Lettres, suscite une série de réactions salvatrices quant aux traitements et injustices réservés aux femmes dans le domaine intellectuel, nous apprenons que la journaliste sénégalaise et Directrice générale de 7 TV, Maimouna Ndour Faye, a été victime d’une tentative d’assassinat pour avoir depuis toujours exprimé ses opinions et exercé librement son métier de journaliste.
Ces agressions barbares sont intolérables.
Nous, Pen club français, les condamnons fermement.
Nous exprimons notre solidarité avec l’épouse de Jean-Michel Maulpoix, dont les sévices subis rappellent la multitude de faits et de situations qui mettent en péril l’intégrité intellectuelle et physique des femmes, tout comme nous nous tenons près des femmes du Sénégal, et de toutes celles qui dans le monde subissent des actes de barbarie pour vouloir vivre librement. Nous assurons le Pen Club sénégalais de notre solidarité et de notre engagement auprès de tous ses membres dans ce combat contre un obscurantisme qui ne saurait honorer l’humain.
Nous affirmons qu’il est intolérable qu’une femme soit discriminée de quelque manière que ce soit lorsqu’elle aspire à mener sa vie librement et à s’inscrire dans une dynamique vertueuse et satisfaisante pour son épanouissement personnel et intellectuel. Et ce quels que soient son origine, son domaine de prédilection, ses propos. Nous soutenons qu’elle a le droit d’exprimer son opinion qui doit être reçue avec le respect que l’on doit à tout être humain.
Nous assurons toutes les femmes qui sont victimes de discriminations et de violences pour la seule raison de leur condition féminine de notre présence indéfectible à leur côté afin de lutter contre ces crimes contre l’humanité encore perpétrés sur notre planète.
Nous certifions au Pen Club sénégalais que nous nous tenons à ses côtés et partageons l’effroi qui les habite aujourd’hui.
Ce début de siècle témoigne décidément du fait que nos sociétés regardent en arrière et puisent leur inspiration dans des modèles que l’Histoire condamne. Il serait temps de nous inspirer du meilleur et de nous élever !
A la veille du 8 mars, Journée de la Femme, en l’honneur de Maimouna Ndour Faye, agressée le 29 février devant son domicile, en mémoire de Cécile Hussherr-Poisson, enseignante-chercheuse, dont Aurélie Foglia rappelle le calvaire dans une pétition comptant déjà de très nombreuses signataires, assassinée, le lundi 20 mars 2023, par son mari, lui aussi, chercheur, au nom de toutes les femmes victimes de discriminations et d’agressions, pour la seule raison qu’elles sont nées femmes, notre voix s’élève.