Deux mois après que la Russie a lancé une guerre injustifiée contre l’Ukraine, Kiev est toujours debout. Pendant 8 ans, les Russes ont prétendu haut et fort qu’ils pouvaient prendre Kiev en un tournemain. Or l’Ukraine est toujours libre, elle se défend et s’apprête à bouter l’armée russe hors de son territoire. La Russie a continué à bombarder les villes ukrainiennes, même pendant la Pâque orthodoxe, tuant des dizaines de civils et d’enfants.
Les combats les plus violents se poursuivent dans l’est et le sud de l’Ukraine. Un millier de personnes se terrent dans l’usine Azovstal à Mariupol, encerclée, avec un groupe de combattants ukrainiens. Les Russes utilisent des bombes dites « à chute libre », des roquettes, des bombes anti-bunker, toutes sortes d’artillerie, tant terrestre que navale, pour prendre d’assaut l’usine. Les résidents n’ont pas pu être évacués en raison du bombardement continu par les Russes et les corridors humanitaires constamment reportés. L’Ukraine demande à l’ONU de garantir un couloir permettant aux civils de quitter Azovstal.
Les Russes continuent de transférer de force des Ukrainiens des territoires occupés vers la Russie, comme l’Allemagne nazie le faisait autrefois. Les camps de filtration font partie intégrante de leur transfert. Selon les autorités ukrainiennes, plus de 500 000 Ukrainiens, dont 121 000 enfants, ont déjà été transférés de force vers le territoire russe. Les citoyens ukrainiens sont envoyés dans les régions économiquement défavorisées de Russie, où ils reçoivent des documents leur interdisant de quitter ces régions pendant deux ans.
Les occupants russes font tout pour provoquer une famine dans les régions du sud de l’Ukraine. Dans les territoires temporairement occupés, les Russes forcent les agriculteurs ukrainiens à commencer à semer, exigeant qu’ils leur remettent la plus grande partie de leur future récolte. Dans la région de Kherson, les forces d’occupation ont dévalisé un silo et emporté toutes les céréales en Crimée occupée. C’est exactement comme cela que « l’Holodomor » de Staline a commencé dans les années 1930.
Au 23 avril, l’Ukraine avait recensé 242 crimes russes contre le patrimoine culturel. On a appris récemment que les Russes ont détruit les archives de Viacheslav Chornovil à Bucha. Viacheslav Chornovil était un homme politique, un publiciste, un critique littéraire, un prisonnier politique de l’URSS et l’initiateur de la proclamation de l’indépendance de l’Ukraine du 24 août 1991. A Chernihiv, les Russes ont détruit des archives contenant des documents sur la répression soviétique des Ukrainiens.
Les bombardements russes ont endommagé les bureaux et les entrepôts d’une vingtaine de maisons d’édition ukrainiennes. Les occupants ont également complètement détruit ou partiellement endommagé environ 1 000 écoles ukrainiennes, causant des pertes de plus de 5 milliards de dollars.
Selon les responsables ukrainiens, 3 818 civils ont été tués en Ukraine du fait de la guerre totale menée par la Russie, dont au moins 217 enfants. Plus de 4 000 personnes ont été blessées, dont au moins 391 enfants. Il est impossible d’établir le nombre réel de morts et de blessés en raison du fait que les forces d’occupation se battent activement dans les villes ukrainiennes. La guerre de la Russie contre l’Ukraine a déjà produit plus de 5,2 millions de réfugiés.
Le 4 avril, une survivante de l’Holocauste âgée de 91 ans, Vanda Obiedkova, est morte alors qu’elle s’abritait des frappes russes pendant le siège de Mariupol.
Le 23 avril, on apprend que l’historien, écrivain, cinéaste et ethnographe régional Serhiy Burov est mort à Mariupol.
Le 23 avril, on a appris le décès d’Elizaveta Ochkur et de Sonya Amelchykova. Elles étaient de jeunes actrices du théâtre de la Conception à Mariupol. Elles sont mortes à cause du bombardement des zones résidentielles de Mariupol par les troupes russes.
Depuis le 22 mars, la campagne #SaveMariupol se déroule sur les places de théâtre du monde entier en soutien à Marioupol, la ville ukrainienne encerclée et systématiquement détruite par l’armée russe. La campagne a débuté à Prague, où des personnes se sont rendues au Théâtre national tchèque avec des drapeaux ukrainiens et des bougies et ont recréé l’inscription « DETI » (« ENFANTS »), qui visait à protéger les personnes du Théâtre dramatique de Mariupol des frappes aériennes. Au cours du mois dernier, des rassemblements similaires ont eu lieu à Tbilissi, Chişinău, Vienne, Bruxelles, Limassol, Larnaca, Dunedin, Bratislava, Zurich, Košice et d’autres villes.
Alors que la Russie poursuit une cruelle guerre totale contre l’Ukraine, il est important de comprendre le contexte historique et les raisons qui y ont conduit. Explorez la liste des livres d’histoire rédigés par des experts ukrainiens et internationaux préparée par l’Institut ukrainien sur ce lien.
Une campagne sur les médias sociaux #ARTvsWAR est en cours. Elle vise à faire prendre conscience du niveau de destruction du patrimoine culturel, des objets d’art, de la suspension de la vie culturelle et des initiatives dues à la guerre. Veuillez soutenir cette campagne sur vos médias sociaux. Publiez sur votre Instagram, Twitter, Facebook, TikTok etc. en utilisant les hashtags de la campagne #ARTvsWAR #StandWithUkraine.
Lettre ouverte de 156 experts de l’Europe de l’Est et de la sécurité internationale au gouvernement allemand : Augmentez immédiatement le soutien de Berlin à l’Ukraine (New Eastern Europe) ;
Victoria Amelina « Qui a écrit « Pour les enfants » sur le missile russe ? ». (The Empty Square) ;
Journal de guerre de l’Ukraine. L’écrivain Illarion Pavliuk : « Je n’aurais jamais imaginé cela et je ne pardonnerai jamais à la Russie ». (USA Today) ;
Olena Stiazhkina « Poétique, cru et sombrement comique. Une auteure ukrainienne partage son journal de guerre » (CNN) ;
Yuri Andrukhovych « After Bucha » (AGNI) ;
Nataliya Gumenyuk « Nous avons forcé les Russes à quitter Kiev. Maintenant, nous sommes prêts pour la suite » (The Guardian) ;
Oksana Zabuzhko « Lire la littérature russe après le massacre de Buca » (The Times Literary Supplement) ;
Caroline Carpenter « Larysa Denysenko parle de la nécessité d’une discussion ouverte au milieu du conflit ukrainien » (The Bookseller) ;
« Ma tâche consiste à raconter des histoires au monde » : comment les créatifs ukrainiens trouvent un but au milieu de la guerre (Screen Daily) ;
Keith Gessen « Un roman ukrainien regarde entre les lignes de la guerre » (The New Yorker) ;
Tamara Hundorova « On Silence : Writing, Trauma, and Resistance » (Krytyka) ;
Anna Yabluchna « La réaction des artistes étrangers à la guerre déclenchée par la Russie » (Ukrainer) ;
« Waterstones lance un projet visant à collecter 1 million de livres pour l’Ukraine » (The Guardian) ;
L’invasion russe bouleverse la jeune et florissante industrie de l’édition ukrainienne (NPR) ;
Le groupe ukrainien DakhaBrakha délivre un message urgent au public américain (NPR) ;
Kateryna Botanova « Ein eigenes Haus verheisst die Ordnung der Dinge und einen Platz in der Welt – was die ukrainischen Flüchtlinge verloren haben » (Neue Zürcher Zeitung en allemand) ;
L’écrivain Artem Chapeye : « Les Ukrainiens sont surpris eux-mêmes de leur résistance » (L’Opinion en français).
Nous poursuivons une série de conversations #DialoguesOnWar, où des intellectuels ukrainiens et étrangers parlent de l’expérience de la guerre et partagent leurs propres observations :
Dialogues sur la guerre : Tamara Hundorova et Nana Janelidze (le 27 avril, 17 h, heure de Kiev) ;
Dialogues sur la guerre : Volodymyr Sheiko et Peter Webber (le 3 mai, à 16 heures, heure de Kiev) ;
Dialogues sur la guerre : Iryna Starovoyt et Heather Morris (vidéo) ;
Dialogues sur la guerre : Iryna Slavinska et Melinda Haring (vidéo) ;
Dialogues sur la guerre : Volodymyr Yermolenko et Peter Pomerantsev (vidéo) ;
Dialogues sur la guerre : Ola Hnatiuk et Edward LucasOla Hnatiuk et Edward LucasOla Hnatiuk et Edward Lucas (vidéo) ;
Dialogues sur la guerre : Kateryna Mikhalitsyna et Michael Katakis (texte).
PEN Ukraine a lancé une page avec les dernières nouvelles et des matériaux sur la guerre de la Russie contre l’Ukraine avec des informations sur la situation en Ukraine, des liens sur des matériaux importants et des ressources d’information, des pétitions, des adresses, la liste des éditions sur l’Ukraine à lire en anglais, et des livres d’auteurs ukrainiens recommandés pour la traduction. La page est continuellement mise à jour avec les dernières nouvelles et les derniers liens. Allez sur la page et partagez-la avec vos collègues : war.pen.org.ua.