Nous apprenons, grâce aux informations directes de l’écrivain Mikaël Faujour, la nouvelle incarcération du journaliste guatémaltèque José Rubén Zamora Marroquín. Né en 1956, ce journaliste plusieurs fois récompensé dirige, depuis qu’il l’a fondé en 1996, El Periódico, dans lequel il dénonce la corruption endémique du Guatemala faisant de l’État un outil d’enrichissement privé au profit de la caste politique et d’entreprises étrangères. Pour cela, il a subi maintes menaces, a été séquestré en 2003, kidnappé et laissé pour mort en 2008. Il n’a jamais renoncé à lutter pour la justice, la vérité et la liberté d’informer. Arrêté le 29 juillet 2022, il est embastillé dans une prison où se trouvent de nombreux corrompus qu’il avait dénoncés dans son journal. S’il est accusé de blanchiment d’argent, sa situation ne s’explique que par ses révélations sur la corruption du gouvernement guatémaltèque, dans un contexte autoritariste aggravé sous l’actuel mandat du président Alejandro Giammattei et de son prédécesseur Jimmy Morales (2016-2020), responsables du « Pacte des corrompus » qui organise l’impunité politique.
La Commission interaméricaine des droits de l’homme a d’ailleurs classé le Guatémala aux côtés de Cuba, du Venezuela et du Nicaragua parmi les pays portant les plus graves atteintes aux droits de l’homme à travers le continent.
Comité de défense des auteurs persécutés du PEN Club français,
Jean-Philippe Domecq