Boualem Sansal emprisonné par le régime algérien

L’écrivain Boualem Sansal n’a plus donné de nouvelles depuis son arrivée en Algérie, samedi 16 novembre 2024. Il aurait été arrêté par la police et mis en prison. Cette disparition suscite les plus grandes inquiétudes.

Dès ses premiers livres, Boualem Sansal a utilisé l’écriture pour dire, pour dénoncer. Bien que confronté à la censure, il s’est toujours refusé à l’exil, même dans les périodes les plus sombres. Parmi ses nombreux romans, il y a eu Le serment des barbares en 1999, puis d’autres avec Le village de l’Allemand ou Le Journal des frères Schiller, Rue Darwin ou encore La fin du monde. Son œuvre multiprimée a été traduite dans de nombreuses langues, tout en étant censurée en Algérie.

Né en 1949, ingénieur de formation, docteur en économie, Boualem Sansal a été enseignant à l’université, puis haut fonctionnaire. Il a commencé à écrire pendant la « décennie noire ».  Dis-moi le paradisson troisième roman, est si critique du pouvoir en place qu’il est limogé de son poste au ministère de l’industrie. Dans Le village de l’allemand, par les échos qu’il crée entre islamisme et nazisme, il continue sa critique acerbe de la situation politique et sociale de l’Algérie. Le livre est aussi censuré.

Homme de courage et d’engagement, il n’a jamais cessé de combattre l’extrémisme religieux et les menaces portées contre la démocratie. Profondément humaniste, il a tenté avec David Grossmann lors du premier « Forum mondial de la démocratie » à Strasbourg, en 2012 de fonder une organisation pour la Paix au Proche Orient et dans le monde entier.

Le PEN Club français exprime sa solidarité la plus totale avec Boualem Sansal. Nous exigeons sa libération immédiate. Chercher ainsi à effacer la présence d’un écrivain épris de lumière et de vérité comme Boualem Sansal est un tort qu’on porte à l’humanité dans son ensemble. Libérez Boualem Sansal !  

Le PEN Club français – Cercle littéraire international