L’écrivain russe Grigori Tchkhartichvili, connu sous son nom de plume Boris Akounine, 67 ans, est l’auteur de plusieurs dizaines de livres, qui ont été traduits dans plus de trente langues et portés à l’écran.
Le 18 décembre 2023, le gouvernement russe annonçait l’ouverture d’une procédure pénale à l’encontre de Boris Akounine pour « apologie du terrorisme » et « dissémination délibérée d’informations fausses sur les forces armées. » Son nom figure maintenant sur la liste des personnes considérées comme « extrémistes et terroristes », parce qu’il a critiqué l’agression que mène Moscou contre l’Ukraine depuis bientôt deux ans.
Ses livres ont été retirés des librairies, supprimés des plateformes de vente en ligne. On a cessé de jouer à Moscou une pièce de théâtre adaptée de l’un de ses romans. Une perquisition à été menée chez Zakharov, son éditeur, pour y confisquer les exemplaires restants de ses livres.
Dès 2014, Boris Akounine, qui vit en exil, s’exprimait contre l’annexion de la Crimée. En mars 2022, il lançait une campagne pour venir en aide aux Ukrainiens.
« Un événement apparemment mineur, interdire des livres, déclarer qu’un écrivain est un terroriste, est en fait une étape importante. On n’avait pas interdit de livres en Russie depuis l’époque soviétique. On n’avait pas accusé d’écrivains de terrorisme depuis la Grande Terreur », écrit Boris Akounine sur les décisions du gouvernement russe à son égard.
Comme beaucoup d’autres écrivains, artistes, cinéastes et acteurs de la culture qui ont osé s’opposer à la guerre en Ukraine, Boris Akounine est victime d’une véritable persécution. Le bannissement de ses livres vise à le réduire au silence. Invisibiliser celles et ceux qui ont fait preuve d’esprit critique et pris position contre la politique de leur gouvernement est une très grave atteinte à la liberté d’expression.
Le PEN Club français condamne vigoureusement les mesures prises à l’encontre de l’écrivain Boris Akounine. Il s’insurge contre des accusations calomnieuses et une censure tout à fait inacceptable.