Afghanistan : une répression accrue contre les femmes !

Trois ans ont passé depuis que les talibans ont repris le pouvoir et abattu une chape de plomb sur le peuple d’Afghanistan. On le sait, les Afghanes sont depuis le début la cible privilégiée du régime en place. Une des premières mesures prises fut d’interdire aux filles de poursuivre leurs études au-delà de l’école primaire, de leur fermer les lycées et les universités. On leur a aussi interdit de travailler, d’aller se promener dans un parc, de se déplacer librement ou de voyager. 

Comme si cet apartheid de genre n’était pas assez, une nouvelle loi de cent quatorze pages vient d’être promulguée pour « prévenir le vice et promouvoir la vertu ». Parmi d’autres mesures concernant la longueur de la barbe des hommes, il y est édicté que la voix des femmes, ne doit plus être entendue dans l’espace public, parce qu’elle serait une source de tentation.Il est désormais interdit aux Afghanes de chanter, de réciter un poème ou tout simplement de prendre la parole en public. Elles sont littéralement réduites au silence, après que leur image a été effacée tout aussi littéralement des lieux publics. 

Nous, PEN Club français, condamnons avec la plus grande vigueur le sort qui est réservé aux femmes d’Afghanistan, citoyennes de seconde zone, réduites au statut de mortes-vivantes dans leur propre pays. Nous dénonçons une attaque de masse contre la liberté d’expression de la moitié de tout un pays. Nous nous inquiétons du nombre de filles et de femmes afghanes qui risquent de ne voir d’autre perspective pour elles que le suicide.Effacer la présence des femmes de la société afghane, les réduire à des ombres muettes, c’est aussi amputer l’avenir de tout un pays. Qui seront les Afghanes et les Afghans de demain, mis au monde et élevés par ces mortes-vivantes ? Une telle situation compromet gravement le devenir des générations futures.  Nous exprimons notre indignation face à cette négation des droits les plus élémentaires.

Nous demandons instamment que soient respectés les droits des femmes en Afghanistan, tels qu’ils sont définis dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 10 décembre 1948 qui affirme que « tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits » et que « chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou de toute autre opinion, d’origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation. »  

Cécile OUMHANI

Secrétaire générale adjointe, Présidente du comité des écrivains en danger, et de la liberté d’expression

Three years have passed since the Taliban came back to power and imposed a leaden shroud on the people of Afghanistan. We know that Afghan women have been the primary target of the regime in place ever since the beginning. One of the first measures taken was to prohibit girls from continuing their studies beyond primary school and ban them from high schools and universities. They were also prohibited from working, going for a walk in a park, moving freely or traveling. 

As if this gender apartheid was not enough, a new law of one hundred and fourteen pages has just been promulgated to « prevent vice and promote virtue. » Among other measures concerning the length of men’s beards, it is decreed that women’s voices must no longer be heard in public spaces, because they would be a source of temptation.From now on, Afghan women are prohibited from singing, reciting a poem or simply speaking in public. They are literally reduced to silence, after their image has been just as literally erased from public places. 

We, the French PEN Club, condemn with the utmost vigor the plight of the women of Afghanistan, who have been turned to second-class citizens and reduced to a living death in their own country. We denounce a mass attack on the freedom of expression of half of an entire country. We are concerned about the number of Afghan girls and women who may see no other option than suicide.Erasing the presence of women from the scene of Afghan society, reducing them to mute shadows, will blight the chances of an entire country. Who will be the Afghans of tomorrow, brought into the world and raised by these living dead? Such a situation seriously compromises the future of new generations.

We express our indignation at this denial of the most basic rights. We urge respect for women’s rights in Afghanistan, as defined in the Universal Declaration of Human Rights, adopted by the United Nations General Assembly on December 10, 1948, affirming that « all human beings are born free and equal in dignity and rights » and that « everyone is entitled to all the rights and freedoms set forth in this Declaration, without distinction of any kind, such as race, color, sex, language, religion, political or other opinion, national or social origin, property, birth or other status. » 

Cécile OUMHANI

Deputy General Secretary Chair of the Writers in Danger and Freedom of Expression Committee