Le PEN Club Français s’émeut de la situation de plusieurs écrivaines et journalistes turques emprisonnées, dont certaines le sont depuis de très nombreuses années.
Fecriye Benek a passé 9 ans et demi en prison, avant d’être arrêtée à nouveau, puis condamnée à une peine de 16 ans. Elle est actuellement incarcérée à la prison de Bayburt.
Figen Yüksegdag Senoglu, qui a été coprésidente du HDP (Parti Démocratique des Peuples), a été arrêtée en 2016. Elle est actuellement incarcérée à la prison de Kocaeli Kandira.
Gulazer Akin a été arrêtée à Istanbul en 1996. Atteinte d’un cancer et de plusieurs autres maladies, elle est incarcérée depuis 26 ans.
Gultan Kisanak, écrivaine et maire-adjoint de Diyarbakir, a été arrêtée en 2016, puis condamnée à une peine de 14 ans. Elle est actuellement incarcérée à la prison de Kocaeli Kandira.
Lales Çeliker a été arrêtée en 1997, alors qu’elle était étudiante et militait dans un mouvement de libération. Condamnée à une peine de 36 ans, elle est incarcérée à la 1ère prison de Tekirdag.
Leyla Atabay, écrivaine, a été arrêtée en 1997. Elle est actuellement détenue à la prison de Elbistan Maras.
Medya Yaklav, poète, a été arrêtée en 1993 à Diyarbakir. Elle est incarcérée à la prison pour femmes de Sincan depuis 28 ans.
Mizgin Romak est poète, romancière et nouvelliste. Arrêtée à Diyarbakir en 1992, elle a été condamnée à la prison à perpétuité. Elle est actuellement détenue à la prison de Gebze.
Nilufer Sahin, écrivaine, est incarcérée à la prison pour femmes de Sincan depuis 2004.
Rojbîn Perisan, écrivaine, a été arrêtée à Diyarbakir en 1992 et condamnée à la perpétuité. Elle est détenue à la prison de Gebze.
Asli Ceren Aslan, rédactrice en chef du journal Özgür Gelecek, est détenue depuis 2017. Accusée d’appartir au PKK, elle a été condamnée à 7 ans de prison en 2020.
Aysenur Parildak, du Zaman Gazetesi, journal islamiste proche du mouvement pro-Fethullah Gülen, accusé d’avoir fomenté la tentative de coup d’état de 2016.
Ceren Taskin, du Hatay Ses Gazetesi emprisonnée en 2017 pour des propos sur les réseaux sociaux jugés favorables au PKK.
Gurbet Çakar, ancienne rédactrice en chef du journal kurde-turc Hevi Jin, Umut Kadin (l’espoir est féminin). Accusée de propagande pour le PKK, elle a été condamnée à une peine de 7 ans et demi en 2017. Elle est actuellement incarcérée à la prison pour femmes de Sincan.
Hatije Duman, rédactrice en chef du journal marxiste-léniniste Atilim Gazetesi, est détenue à la prison de Gebze depuis 2003. Sa peine de prison à perpétuité a été confirmée en 2012. À la suite d’un appel de ses avocats, la Cour Suprême a annulé le verdict en 2019. La 12e Cour Criminelle d’Istanbul n’a toujours pas appliqué cette décision.
Hicran Ürün, rédactrice de Özgürlüksu Demokrasi. Emprisonnée en 2019, elle a été accusée d’appartenir à une organisation terroriste et condamnée à une peine de 3 ans, 1 mois et 15 jours. Un appel est en cours.
Mizgin Çay, journaliste à Radyo Karacadag a été détenue en 2016. Elle est accusée d’appartenir à une organisation terroriste. Ses avocats n’ont pas eu accès à son dossier.
Reyhan Çapan était rédactrice en chef de Özgür Gündem jusqu’à son interdiction. Elle est accusée d’appartenir à une organisation terroriste.
Tülay Çanpolat était reporter pour Sabah, un quotidien pro-Fethullah Gülen, leader accusé d’avoir fomenté la tentative de coup d’état de 2016.
Le PEN Club français s’émeut de la situation d’Asli Erdogan, écrivaine aujourd’hui exilée en Allemagne, après avoir été arrêtée en 2016, puis détenue plusieurs mois à la prison de Bakirköy.
Son acquittement a été prononcé en février 2020, puis annulé en juin 2020. Son procès a recommencé en octobre dernier. Seule une des trois charges est actuellement retenue contre Asli Erdogan, celle de propagande terroriste. Elle encourt une peine de 7 ans et demi de prison.
L’écrivaine a été convoquée pour une audience à Istanbul le 12 décembre dernier. Elle a été annulée, officiellement à cause de la situation sanitaire. Une autre audience est prévue en février 2022.
Son état de santé est gravement compromis, après plus de 5 ans de démêlés avec le gouvernement turc, son emprisonnement et son exil.
Le PEN Club français demande la libération immédiate de ces femmes et l’abandon des poursuites contre elles, qu’elles soient incarcérées ou exilées, comme c’est le cas de Asli Erdogan.
Cécile Oumhani,
au nom du Comité de défense des auteurs en danger du PEN Club français