Le Pen Club français soutient Nadia Geerts, enseignante, essayiste et chroniqueuse à l’hebdomadaire français Marianne, récipiendaire du Prix international de la laïcité 2019.
Nadia Geerts, professeur de philosophie et essayiste, auteur de plusieurs ouvrages : « Fichu voile en 2010, « Dis, c’est quoi le féminisme » en 2017, « Tolérance ? Diversité ? Laïcité ! » En 2019 et surtout le très bel essai « L’après-midi sera courte. Plaidoyer pour le droit à l’euthanasie » qui narre l’accompagnement de sa mère atteinte d’une maladie incurable qui choisira d’abréger sa vie pour ne pas tomber dans une décrépitude physique dégradante. Ce livre qui mène une réflexion sur la question de l’euthanasie est le pudique témoignage de l’amour de Nadia pour sa mère dont elle respecte le choix.
Cet auteur et professeur de philosophie est en butte dans son pays, la Belgique, à une campagne de harcèlement et de dénigrement sans pareille…
Cette fois-ci, la censure ne vient pas de l’État ou d’un quelconque tyran, mais de ce conformisme inconsciemment clérical et bien-pensant qui envahit le monde étudiant. Comme toujours le micro-fascisme de certains s’attaque à la culture, aux intellectuelles et aux écrivains, car la raison et le sens critique leur font peur. D’abord la violence verbale, ensuite la violence physique et pour finir l’enfermement réel ou symbolique…
Nadia Geerts est une laïque engagée, républicaine dans le royaume de Belgique et une féministe universaliste. Ce qui a mis le feu aux poudres, c’est la concomitance de plusieurs choses qui donnèrent l’occasion aux couards apprentis censeurs et harceleurs de passer à l’action. Nous ne doutons pas qu’ils attendaient Nadia au tournant pour ses prises de position.
L’attaque est menée en deux vagues successives bien orchestrées par le Conseil des Étudiants de la Haute École Defré où enseigne le professeur Nadia Geerts.
La première, le 17 octobre, après la publication par Nadia Geerts de « #jesuisSamuelPaty » sur le groupe Facebook non-officiel de son école, administré par le C.E. : dès le lendemain, commencent les attaques, elle est accusée de racisme, d’islamophobie, d’être indigne d’enseigner, de pratiquer le « séparatisme », […] les attaques viennent de trois anciens étudiants dont au moins deux sont aujourd’hui éducateurs spécialisés !
La seconde, le 16 janvier 2021 : la philosophe réagit à l’annonce par WBE (Wallonie-Bruxelles Enseignement, l’autorité administrative de tutelle de l’enseignement supérieur et employeur de Nadia) d’autoriser les signes religieux dans l’enseignement supérieur qu’il organise. La réaction de Nadia consiste à relayer sur sa page Facebook un article de presse commenté d’un laconique « Voilà, on y est ».
C’est alors que des salves de messages haineux (près d’une centaine) sont postés sur sa page publique ; avec des accusations de racisme, d’islamophobie, des insultes homophobes, des propos haineux, etc. et, de surcroît, sur la page Facebook du C.E. des accusations de comportements xénophobes envers ses étudiants « trop basanés », par un étudiant qui n’a même jamais été étudiant dans cette école.
Peu soutenue par sa hiérarchie, comme toujours adepte du « pas de vague », mais combative, Nadia porte plainte au pénal avec constitution de partie civile et plainte au civil contre l’agresseur qui l’a accusée de comportements xénophobes (la première audience a eu lieu le 25 mars, mais il ne s’y est pas présenté).
Tout cela n’est pas sans conséquence, elle est en arrêt de travail (qui vient d’être prolongé jusqu’au 13 septembre) et en attente d’une reconversion professionnelle (mutation ailleurs dans l’enseignement ou autre chose), car il lui est devenu impossible de retourner travailler dans un cadre professionnel aussi toxique.