GRAND PRIX DE LA CRITIQUE LITTÉRAIRE PEN CLUB / BRASSERIE LIPP 2020

Réuni le 30 septembre 2020, le jury du Grand Prix de la Critique littéraire PEN Club/ Brasserie Lipp avait établi sa deuxième sélection composée des cinq titres suivants :

Jean-Luc Bitton : Jacques Rigaut, le suicidé magnifique, Gallimard.

Dominique Fortier : Les villes de papier. Une vie d’Emily Dickinson, Grasset.

Gérard Macé : Et je vous offre le néant, Gallimard.

Jean-Claude Mathieu : Les Fleurs du mal. Une résonance de la vie, José Corti.

Patrice Trigano : L’amour égorgé, éditions Maurice Nadeau.

Rappelons pour mémoire que ce Prix, créé en 1948 par Robert André, écrivain, critique littéraire et président de l’Association Internationale des critiques littéraires, a récompensé de nombreux auteurs de premier plan et entend promouvoir une critique littéraire de qualité. Depuis sa refondation en 2000 par l’écrivain et poète Jean-Luc Favre, alors trésorier du Pen Club Français, il est remis chaque décembre à un essai littéraire paru dans l’année écoulée. Présidé par Joël Schmidt, son jury est aujourd’hui constitué d’Élisabeth Barillé, Sylvestre Clancier, Béatrice Commengé, Jean-Luc Despax, Cécile Guilbert, Jean-Claude Lamy, Daniel Leuwers, Jean Orizet, Laurence Paton, Antoine Spire et Patrick Tudoret. L’an dernier, il avait été attribué à Judith Lyon-Caen pour son essai La griffe du temps, paru aux éditions Gallimard.

Le Grand Prix de la Critique littéraire 2020 PEN Club / Brasserie LIPP a été attribué par visioconférence le 17 décembre dernier à Gérard Macé pour son ouvrage Et je vous offre le néant, paru aux Éditions Gallimard.

Cette année une mention particulière a été également décernée à Jean-Claude Mathieu pour sa somme sur Baudelaire Les Fleurs du Mal, la résonance de la vie, parue aux Éditions José Corti.

Nous publions ci-dessous les allocutions prononcées lors de cette remise. La rencontre entre Gérard Macé et les membres du Jury a été suivie d’un débat : Qu’en est-il de la critique littéraire aujourd’hui ? animé par Belinda Cannone, Jean-Philippe Domecq, et Philippe Renoncay dont vous pourrez retrouver l’enregistrement sur la chaîne YouTube du PEN Club Français (https://youtu.be/7wqTbd4qMOQ).

Allocution d’Antoine Spire, président du PEN Club Français et membre du Jury du Grand Prix de la Critique littéraire PEN Club/Brasserie LIPP :

« Macé se concentre sur les textes eux-mêmes… balaie les polémiques… et sépare l’homme de l’œuvre. » Je félicite Gérard Macé que je suis fier de couronner aujourd’hui au nom du PEN Club pour Et je vous offre le néant paru chez Gallimard. C’est en 1974 que Macé publie son premier ouvrage Le Jardin des langues, un recueil de poèmes en prose préfacé par André Pieyre de Mandiargues qui lui avait mis le pied à l’étrier. Un livre qu’il verra plus tard « comme une traversée du chaos linguistique de l’enfance et du ruban sonore qu’est le langage ». Cette enfance, Gérard Macé l’a passée au Nord de la banlieue parisienne, au sein d’une famille d’origine modeste, où le livre était sacralisé. « On avait conscience et en même temps honte de mal parler et de mal écrire ». Le jeune homme lit tout ce qui lui tombe sous la main depuis Le dernier des Mohicans jusqu’au marquis de Sade qu’il découvre à 16 ans. Il raconte ainsi ses premières années : « Le monde des livres était pour moi un véritable royaume. Et c’est vers l’âge de dix ans que j’ai su que j’allais être écrivain, que je le voulais. Dans mon esprit, cela ne faisait pas l’ombre du moindre doute ». Il poursuit  : « Par la suite, j’ai eu la chance de pouvoir enseigner le français, tout en aménageant mon temps de travail. D’une certaine façon, j’ai aménagé ma vie pour écrire. Et j’ai vite compris que l’écriture permettait de mieux nous comprendre, grâce aux détours qu’elle offre. Elle nous ouvre à quelque chose d’autre qui nous renvoie à nous-mêmes, à sauts et à gambades, comme disait Montaigne. La formule sied à mes livres vagabonds ».

Ses influences.

Parmi les influences de Gérard Macé, relevons les noms de Victor Segalen — dont La Pléiade vient de publier deux beaux volumes (« Sa volonté de sortir de soi », « D’halluciner le réel en y projetant son espace intérieur ») — de Gérard de Nerval dont « la phrase résonne intérieurement en moi, intimement. Cela tombe tellement juste ». Du côté des contemporains, il faut citer Francis Ponge, qu’il a connu dès la fin des années 1960, Jean Tardieu, son ami Louis-René des Forêts, ou encore Henri Michaux qu’il avait rencontré au soir de sa vie et qui lui avait demandé à brûlepourpoint : « Comment rêvez-vous ? ». Tous ces écrivains lui ont apporté beaucoup, il le reconnaît : « Ils m’ont conforté dans cette idée : être de quelque part et être ouvert au monde ».

Sa lecture personnelle de Sade.

Avec Et je vous offre le néant, Gérard Macé nous propose une lecture originale de Sade ; il explique : « c’est un écrivain qui a mis l’homme à nu face à lui-même. Il annonce le pire, puisqu’il n’y a plus ni Dieu ni Diable. Toutefois, il n’a jamais été pour moi une idole noire. Ma lecture n’est que purement littéraire, et non morale ». Il se concentre sur les textes eux-mêmes, ne s’intéresse pas à la transgression chez Sade et ne relève pas de l’idolâtrie. Macé balaie les polémiques et nous parle de l’écrivain majeur qu’est Sade. Avant d’aborder les textes, Macé sépare l’homme de l’œuvre. Ainsi, il cite le New York Times où il est dit : « qu’on signale dans les musées, à l’aide d’un logo spécial, les toiles dont les auteurs auraient abusé des femmes, à commencer par Egon Schiele et Picasso », pour nous mettre en garde contre la tendance actuelle qui rattache l’artiste à son œuvre. Cette tendance peut avoir des conséquences graves pour la littérature et aussi pour tous les arts (récemment concernant les cinéastes Polanski et Woody Allen). Pour Macé, on a bien le droit de juger, mais ce jugement doit être esthétique, pas moral, car un jugement moral nuit à la liberté de lecture, cette liberté qui imprègne toute l’œuvre de Sade. Ainsi, pour parvenir à un jugement esthétique, il faut – comme le bandeau du livre nous y invite – d’abord lire Sade. Deux manières de lire Sade sont proposées par Gérard Macé : on peut « le lire comme un martyr de l’athéisme […] qui a payé de longues années d’emprisonnement des actes délictueux, mais plus encore son amour de la liberté. Le lire en héritier des philosophes, ceux de l’Antiquité comme ceux des Lumières ».

L’écrivain et la liberté

En effet, le prologue de toute l’œuvre est constitué par le Dialogue d’un prêtre et d’un moribond qui emprunte sa forme aux dialogues philosophiques des Anciens. Sade y affiche un athéisme radical, fondé sur la réfutation logique d’un dieu qu’on peut impunément provoquer, qui ne réagit jamais, qui permet le Mal et qui promet l’enfer à ses créatures ; Dieu n’existe pas : il n’est qu’une chimère, un fantôme. Sade en tire les conséquences pour l’Homme à commencer par l’idée qu’il n’y a plus de liberté. À l’époque, c’est un corps exacerbé par les privations de la vie carcérale qui pense, imagine, justifie. Les écrits de Sade ne se réduisent pas à l’érotisme des scènes de débauche, à la description de l’alphabet du rapport physique. Pour jouir, le libertin a besoin de développer les désirs de la chair par la stimulation de l’extraordinaire. C’est que son érotisme laisse libre cours à l’imagination sans entraves, où l’outrage à la Création prédomine, où est énoncé quelque chose « d’énorme et de drolatique », ce qui classe Sade « aux côtés des auteurs épiques ».

Mais, derrière le Sade qui dit suivre la nature, qui détruit en toute innocence, il y a le Sade philosophe qui déjoue l’occultation majeure sur laquelle reposent les Lumières, à savoir l’inhumanité que nous recelons au fond de nous-mêmes.

Face au retour d’un certain ordre moral, Gérard Macé lit Sade en souriant ; est ce que tout est humour chez Sade ? Ses biographes le suggèrent : Maurice Heine, Gilbert Lely, Maurice Lever et plus encore Jean-Jacques Pauvert (principal éditeur de Sade au XXe siècle). Gérard Macé, qui étouffe dans le puits desséché du monde contemporain, voudrait que soit goûté son art du roman, qu’on s’interroge sur ses idées pour découvrir, par exemple, le Sade anthropologue dans Alice et Valcour, le Sade encyclopédiste aussi. Macé décrit la curiosité ethnographique de Sade et parle du communisme de Sade.

Selon Gérard Macé, Sade est surtout un écrivain qui a combattu l’oppression morale, qui a su faire de sa liberté une œuvre : une œuvre d’art, mais aussi de philosophe qui pousse les limites des Lumières par exemple en créant un personnage comme Justine. C’est en prison que — paradoxalement — Sade donne le meilleur de son esprit débridé, qu’il produit les textes les plus libidineux, les plus libres donc. Macé montre que le sadisme n’est qu’une dégénérescence de cette œuvre, en relisant pour nous les textes, les conditions de leur production, l’engagement philosophique de leur auteur ; il nous propose de réapprendre à lire Sade avec une finesse remarquable, pour revisiter le sens du mot liberté.

Réponse de Gérard Macé : « Sade est d’abord un romancier conscient de son art… »

Avant tout, un grand merci au PEN club, à la Brasserie Lipp, aux membres du jury, avec une mention spéciale pour Antoine Spire, dont la présentation chaleureuse est en outre bien informée.

Sade ne fait pas partie de mes auteurs de chevet, je ne respire pas dans son œuvre le même air familier que dans Nerval, Tanizaki ou Michaux. Mais depuis l’âge de seize ans, dans une famille sans culture littéraire qui me laissait libre de mes choix, je l’ai lu de temps à autre, jusqu’à tout lire ou relire durant l’été 2018.

J’ai eu envie d’écrire ma lecture, ce que j’ai fait au fur et à mesure ou presque, car il m’a semblé qu’on n’insistait pas assez sur l’œuvre, brouillée par le personnage et ses caricatures, ou ce qu’implique a posteriori le mot « sadisme ».

Sade est d’abord un romancier conscient de son art, qui doit beaucoup à Richardson et Marivaux, mais aussi à sa passion du théâtre, autrement dit la mise en scène de ses fantasmes.

Sade est un homme de son temps (sa bibliothèque, ses connaissances sont celles d’un honnête homme à l’époque des Lumières), mais il va jusqu’au bout de son imagination (l’enfermement y est sans doute pour beaucoup), qui pose des problèmes que nous ne pouvons éviter, aujourd’hui encore : le conflit entre la communauté et la liberté individuelle, la règle et la subjectivité, le plaisir sans frein et le désir de l’autre, etc.

J’ai surtout découvert un Sade anthropologue, informé des mœurs et des coutumes qu’il compare sans s’effrayer d’aucune, des cultures et des systèmes qu’il expose sans établir jamais de hiérarchie, en faisant voyager ses personnages jusqu’en Afrique ou Tahiti.

Enfin, contrairement à sa réputation trop facile, Sade est l’un des premiers à parler explicitement du plaisir féminin. En d’autres termes que Diderot, mais avec la même force, et plus d’évidence encore.

C’est tout cela que j’ai voulu faire partager, et je me réjouis que ce soit le cas avec vous.

Texte de Joël Schmidt, président du Grand Prix de la Critique littéraire PEN Club/Brasserie LIPP :

« Le récit d’une lecture libre… attrayante, chatoyante, sans un plan bien défini, ce qui accroît encore cet esprit de Liberté qui fut un Tout dans l’œuvre du marquis. »

Sur Sade j’avais lu les deux tomes que Gilbert Lely avait publiés, et un Sade, mon prochain de mon ami Pierre Klossowski. Gérard Macé, c’est toute la grâce perverse de son livre Et je vous offre le néant, entend aller beaucoup plus loin que Lely et Klossowski, briser tous les tabous qui demeuraient, et on s’aperçoit qu’ils étaient nombreux, aller au-delà de tout, c’est-à-dire atteindre le néant. Très frappant dans ce livre qui est le récit d’une lecture libre qui ne cherche pas un plan délibéré, mais à convaincre et à se convaincre sur l’écrivain, le dramaturge, le romancier, l’exotique, le révolutionnaire Sade. Les libertés que se donnait Sade, voici que ce petit livre ne les esquive pas, non pas pour choquer, mais pour ôter de sa personne et de son œuvre tout ce qu’on avait voulu cacher.

Gérard Macé, et il le répète souvent, a bien compris que Sade est un pur produit du XVIIIe siècle, à la recherche de toutes les lumières même les plus noires, et de tous les libertinages même les moins dicibles. C’est le cœur de sa lecture. Ce qui est particulièrement surprenant, c’est que prêt à toutes les inventions sexuelles, à tous les plaisirs interdits, toutes les rêveries les plus glaçantes, Sade ne cesse d’écrire dans une langue qui se méfie de la métaphore trop littéraire, qui dit la crudité sans complaisance et qui du rêve à la réalité, de sa vie inventée et de son existence vraie, et par conséquent ne cesse de faire de la littérature. De plus il a le sens du comique, il aime la plaisanterie et l’érotisme n’est pas chez lui un pur produit du sadisme, mais souvent une manière de rire. Ayant aboli Dieu, il est aussi plus fervent dans son athéisme que les Révolutionnaires les plus chevronnés. Chez lui, dans la société des Piques, il n’y a pas de place pour l’Être Suprême de Robespierre ou pour le grand horloger de Voltaire. Il va beaucoup plus loin vers ce néant, qui n’est que la destruction de tout ce qui peut ressembler à du vivant. En cela, par plaisir sadique, il peut être considéré comme dangereux jusqu’à vouloir le meurtre des humains que la Nature n’a pas gâtés, et annoncer l’eugénisme cher aux nazis. Mais le veut-il vraiment ? C’est là où Gérard Macé semble non pas approuver Sade, mais en sonder les limites, comme par jeu, coincer en quelque sorte Sade dans ses jusqu’auboutismes. Sembler l’approuver en le désapprouvant.

Il faut aussi éclairer ce livre, qui est un pur produit des Lumières poussé à l’extrême, d’être resté dans son récit d’une grande sobriété, de ne pas avoir voulu en « rajouter », de saisir Sade tel qu’en lui-même il apparaît dans sa vérité et non pas dans les fantasmes de ses lecteurs. Cela nous donne une lecture attrayante, chatoyante, sans un plan bien défini, ce qui accroît encore cet esprit de Liberté qui fut un Tout dans l’œuvre du marquis.

Mention spéciale à Jean-Claude Mathieu

Allocution de Cécile Guilbert, membre du Jury du Grand Prix de la Critique littéraire PEN Club/Brasserie LIPP :

« passer au crible de l’oreille la notion de retentissement, de résonance… »

On ne présente plus Jean-Claude Mathieu, passeur admirable qui dans ses livres de poétique, devenus des classiques, s’est mis à l’écoute de Michaux et de Jaccottet, de Breton et d’Éluard, de René Char, surtout.

Près de 50 ans après sa première, courte, mais dense, étude introductive consacrée aux Fleurs du Mal en 1972, il a publié cette année Les Fleurs du Mal, la résonance de la vie, maître ouvrage d’une ampleur aussi impressionnante que son ambition puisqu’il ne s’agit pas moins que de passer au crible de l’oreille la notion de retentissement, de résonance, comme phénomène essentiel de la vie audible dans la poésie baudelairienne – à l’intérieur de chaque poème mais aussi comme échos multiples venus de l’existence et de la modernité.

Précision infinie, justesse parfaite, probité et élégance de l’écriture apparaissent ici comme les qualités principales de cet ouvrage monumental qui n’ignore rien des massifs explorés avant lui (il faut citer ici, bien sûr, les études de Poulet, Bonnefoy, Deguy, Starobinski) mais qui se hisse au sommet par sa méditation trans-thématique, par sa capacité inouïe de développer une pensée qui cite comme elle respire, perçoit, discerne les harmoniques infinies des fameuses « correspondances » ainsi que la profondeur de la vie et parvient, ainsi, à ce qu’il faut bien appeler une véritable phénoménologie de l’expérience poétique.

Couronnement d’une fréquentation et d’une expérience de la poésie récapitulant une vie entière, Les Fleurs du Mal, par leur titre, sont désormais autant celles de Baudelaire que de Jean-Claude Mathieu. Car si comme l’écrivait l’auteur des « Phares », « le poète sait descendre dans la vie », Jean- Claude Mathieu est descendu comme personne avant lui dans la psyché et l’âme du poète comme dans la matière de son plus grand livre. En ce sens, cet ouvrage testamentaire est aussi un livre pionnier et c’est aussi ce qui en fait l’immense beauté.

Lettre de Jean-Claude Mathieu :

Je vous suis extrêmement reconnaissant d’avoir prêté attention à ce livre sur Les Fleurs du Mal. C’était pour moi une manière de boucler la boucle, ayant commencé à publier par un autre texte sur ce maître-livre, comme dit Bonnefoy, de la poésie française.

Quand on atteint un certain âge, la grande tristesse est de voir disparaître, comme des lambeaux arrachés à sa propre vie, des amis de la même génération ; nul n’a mieux dit cette tristesse que Chateaubriand dans quelques pages des Mémoires. Mais c’est aussi un moment où, pour avoir traversé beaucoup de milieux et fait beaucoup de rencontres pour moi, du point de vue d’une formation qui n’est pas d’abord intellectuelle, les rencontres majeures ont été celles de René Char, que j’ai interrogé, écouté, pendant dix ans, quand je préparais mon livre, ma thèse, sur lui, et celle de Jean-Pierre Richard que j’ai vu pendant un demi-siècle —, des coïncidences viennent rémunérer le grand âge.

Une coïncidence ? J’ai vu que le Président de votre jury est Joël Schmidt, que je n’ai jamais rencontré, et qui ne sait sûrement pas que j’ai collaboré brièvement à la page littéraire de « Réforme », qu’il a longtemps tenue; je le croise ainsi tardivement par le biais de ce Prix. Quand son père, l’admirable critique Albert- Marie Schmidt, a été tué par une voiture devant chez lui, rue de Vaugirard, en 1966, Joël Schmidt avait repris cette chronique et le directeur d’alors de l’hebdomadaire, Albert Finet, m’avait demandé, sur les conseils d’André Dumas, de prendre en charge le volet « Poésie » de cette chronique. Ce que j’ai fait pendant deux ans, avant de demander d’en être déchargé, l’enseignement à la Fac de Nancy et la préparation de ma thèse d’État me prenant beaucoup de temps.

Je me réjouis que vous ayez distingué Gérard Macé dont l’œuvre est très originale. Coïncidence, là aussi ! Quand j’étais maître-assistant à la Fac de Vincennes, dès la première année, nous avions recruté, parmi les chargés de cours, Gérard Macé, alors professeur au lycée. Et ces « chargés de cours » n’étaient pas rien : Delon, Fumaroli, Quignard, Macé, etc. « Excusez-moi du peu », comme dit une chanson de Brassens.

Je vous prie de transmettre au président du jury et aux jurés l’assurance de ma profonde gratitude pour cette distinction.